Le prototype d’OSCAR a été réalisé par les ingénieurs du LISA (Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques). À cette occasion, l’équipe complète du projet OSCAR s’est rendue au laboratoire, à Créteil pour échanger avec l’équipe de IR-COASTER sur l’avancée générale du projet, et la viabilité du dispositif de création d’une partition dans l’espace.

Les premiers design d’OSCAR, imaginés par Stéphane Thidet, ont été préservés, tout en intégrant les modifications demandées par l’Agence Spatiale Européenne lors de la revue préliminaire de définition (PRD). Ainsi, dans le but d’assurer la sécurité des astronautes, le design des curseurs de l’orgue a dû être révisé : la profondeur du rail dans lequel circule le curseur a augmenté et la forme du curseur a été modifiée afin qu’aucune aspérité ne permette à un astronaute de coincer accidentellement son gant dans un des rails de l’orgue.

OSCAR est installé directement sur le capot d’IR-COASTER. Afin de gérer au mieux l’espace disponible, il est divisé en deux parties : d’un côté se situe le matériel électronique, destiné à l’acquisition de mesures, et de l’autre côté le mécanisme, constitué de ressorts classiques, de ressorts à mémoire de forme et des curseurs de l’orgue dont les déplacements alimentent le partitionneur en informations. En effet, lorsqu’OSCAR sera mis en orbite terrestre, les ressorts de l’orgue se contracteront lorsqu’ils seront exposés à une température supérieure à 60°C et retrouveront leur position initiale en-deçà de 20°C faisant déplacer les curseurs; ce sont ces différentes variations qui seront converties en données musicales en alimentant des oscillateurs harmoniques uen fois de retour sur Terre. 

Document de présentation IR-COASTER pour la revue préliminaire

Prototype d’Oscar ©Observatoire de l’Espace, CNES

En vue de la construction du modèle de vol d’OSCAR, le prototype réalisé doit subir de nombreux tests mécaniques, notamment, un test de réaction des curseurs de l’orgue à la chaleur. Toutefois, cet examen n’a pas pu être directement effectué sur le prototype d’OSCAR, car celui-ci a été réalisé en ABS, polymère thermoplastique, un matériau ne résistant pas à de hautes températures. Une maquette supplémentaire de l’un des curseurs d’OSCAR s’est avérée nécessaire, et a été réalisée en aluminium.  Lors du test mécanique, une lampe IR a été utilisée comme source d’exposition : les ressorts se sont réchauffés et contractés, provoquant le déplacement du curseur, ce qui valide le dispositif de l’orgue. Cette déformation sera convertie en données musicales, à l’aide d’un logiciel, qui fera également l’acquisition de toutes les mesures d’environnement d’IR-COASTER (rotation des mécanismes, variations de températures et de courants, etc), afin d’écrire la partition in situ. Julien Thomas, l’informaticien de l’équipe d’OSCAR, venu découvrir le dispositif, collabore étroitement avec Kristian Harge l’informaticien du LISA, dans le but d’intégrer ce logiciel à l’ordinateur principal.

maquette d’OSCAR

Test du curseur de l’orgue d’OSCAR
©Observatoire de l’Espace, CNES

Séance de travail autour de la maquette d’OSCAR avec Stéphane Thidet et les ingénieurs du laboratoire LISA

Test du système de pilotage du carrousel d’IR-COASTER
©Observatoire de l’Espace, CNES

Par ailleurs, le prototype de l’expérience IR COASTER a été également réalisé et le système de pilotage du carrousel qui accueillera les échantillons étudiés dans l’espace est désormais fonctionnel. Les mesures effectuées dans l’espace seront envoyées, via un protocole de communication à l’ordinateur principal et alimenteront le partitionneur d’OSCAR.